Une typographie « bien de chez nous »


Avec un titre pareil, on pourrait croire que l’on se dirige sur l’idée d’une soi-disant forme parfaite de la typographie, aux relents de conservatisme, et bien non. On pourrait également penser qu’il va s’agir de parler d’une culture typographique vernaculaire, propre à une zone géographique et en faire un safari ? Si la chose est intéressante, puisqu’il en existe des exemples, ici, un léger pas de côté va être fait.

Tout en restant légèrement chauvins – puisqu’il s’agira surtout du cas breton – nous allons explorer des voies de création typographique à rebours du verre de cristal : des signes pensés pour refléter une histoire, un patrimoine et une culture locale. En plus, il y a une certaine actualité.

Degemer mat e Breizh

Avec son travail intitulé « La bolée de cristal », Jeanne Saliou, qui a très récemment quitté les bancs de l’ANRT, nous propose un caractère typographique embrassant pleinement la culture bretonne du point de vue du dessin de caractère. En effet, le Gwenhadu (s’il s’agit bien là du nom du caractère, chose dont je ne suis totalement sûr) propose un caractère de labeur intégrant des formes rappelant la traduction calligraphique et typographique de l’espace culturel breton. Cela passe par des formes enluminées des capitales, en forme de clin d’œil, mais aussi, et de façon plus directement palpable, de ‹ G › et de ‹ g › peu habituels pour le commun des mortels. S’ajoutent aussi deux sets stylistiques pour aller plus loin dans la coloration du texte, mais également un ensemble de ligatures et glyphes spécifiques. On trouvera évidemment le fameux ‹ Ꝃ › [K barré], signe abréviatif pour Ker pouvant signifier chez, ville, ou plus généralement un lieu. Finalement, il est assez proche de ‹ & › [esperluette], signe abréviatif pour et, sauf que lui ne s’est pas fait interdire par l’État en 1895, et ne suscite pas particulièrement de tensions, comme le suggère Yann Saliou en 1992. Le breton étant ce qu’il est, son utilisation de l’alphabet latin diffère du français. Ainsi certaines successions de lettres ont permis de proposer des ligatures très spécifiques : ‹ zh ›, ‹ gn ›, ‹ c’h › ; ou plus étonnantes pour une personne ne sachant rien (comme moi-même) du breton : ‹ vM › et ‹ gK ›, avec une minuscule avant une majuscule, oui.

Une partie du glyphset du caractère Gwenhadu, photogramme de la présentation ANRT – © Jeanne Saliou
Les sets stylistiques du Gwenhadu, photogramme de la présentation ANRT – © Jeanne Saliou
Les ligatures ‹ vM › et ‹ gK ›, photogramme de la présentation ANRT – © Jeanne Saliou]

Inscrit dans des problématiques contemporaines, le caractère intègre également un ensemble de ligatures spécifiques à ce qui pourrait devenir un breton inclusif, offrant entre autres des ligatures pour ‹ re ›, ‹ vb ›, ‹ Gc’h › et ‹ c’hg ›. Il semble donc que le breton entre dans une ère contemporaine dont la typographie peut fournir à la fois une identité graphique, et répondre à des enjeux à la fois linguistiques, patrimoniaux et actuels.

Des ligatures inclusives pour le breton, photogramme de la présentation ANRT – © Jeanne Saliou

Rannvro Breizh

Si le travail de cette designer est le plus récent que je connaisse, ce travail de modélisation typographique de la Bretagne n’est pas nouveau. Pour les Bretons c’est assez familier, pour les autres peut-être moins, mais nous associons déjà la région à une forme typographique : celle de sa communication officielle. Elle utilise un caractère exclusif dessiné par Xavier Dupré à partir de son caractère Spotka, le Région Bretagne, dont les terminaisons de lettres et les capitales spécifiques feront probablement surgir un ding dans votre mémoire.

Le logo de la Région Bretagne

Au-delà de la commande officielle, on peut évidemment citer Skritur, studio de design graphique et typographique fondé par Fañch Le Henaff, Malou Verlomme et Yoann De Roeck qui « recense, décrypte, interprète et conçoit dans le champ de la chose écrite (inscrite, calligraphique, typographique) en Bretagne particulièrement, mais plus largement les pays celtiques et dans tout lieu où se mêlent les particularismes idiomatiques et les graphies singulières ». La structure propose ainsi des caractères inspirés très directement de la culture bretonne et plus généralement celte donc, que je vous laisserai découvrir, mais également des articles sur le patrimoine graphique et typographique de la région. Pour dire la démarche jusqu’au-boutiste de la structure, rappelons que Yoan De Roeck est en ce moment même en train de mener une recherche doctorale fort à propos : « L’immatriculation des chaloupes en Bretagne (1852–1914) – Approche typographique d’un phénomène d’épigraphie vernaculaire » dirigée par Marc Smith, probablement l’épigraphe français le plus célèbre, et dont la Véridique histoire de l’arobase, publiée récemment, est un must-have pour les curieux des signes.

Nos régions ont du talent (graphique)

Le cas breton est assez significatif des possibilités offertes par la typographie dans la mise en avant d’un patrimoine culturel régional, et évidemment, il y a d’autres exemples à citer maintenant, sans toutefois prétendre à une quelconque exhaustivité.

Pour rester dans la communication publique, évoquons le travail non retenu du studio Graphéine pour un nouveau logo de Biarritz, reprenant des formes de lettres inspirées par la graphie basque, avec notamment le ‹ A › à traverse en pointe et double serif en chef.

Concept de logo pour la ville de Biarritz – © Graphéine

Pour le versant typo-linguistique, citons le travail d’Agnès Brézéphin sur le Coolie, avec des ligatures pour le parler créole ; le Pitchoune de Yann Linguinou pour le parler marseillais ; le Traulha, issu du projet de diplôme de Yoann Minet qui s’intéressait quant à lui à la culture occitane ; la proposition de ligature ‹ hj › spécifique au corse de Xavier Dandoy ; et enfin le Munegascu de Bruno Bernard – basé sur l’Archivo – qui intègre des diacritiques (des accents) spécifiques au monégasque. Pour terminer avec ces exemples, n’oublions pas la fiction et le Bubunne de Fanette Mellier, pensé pour le film Jacky au royaume des filles de Riad Sattouf, où l’on constate qu’une dystopie fascho-communo-féministe (oui, je vous laisse avec ça) a bien besoin d’une forme typographique adéquate.

Les ligatures spécifiques du Pitchoune – © Yann Linguinou

Entre le verre de cristal – le texte invisible – et la bolée – le texte culturellement et géographiquement ancré – l’éventail des formes typographiques est grand. Les possibilités techniques actuelles avec les sets stylistiques et les ligatures/ligatures conditionnelles facilitent ce type de créations. Il faudrait néanmoins que l’encodage typographique suive. Si c’est le cas pour le ‹ Ꝃ › et le ‹ ꝃ › depuis 2008 avec Unicode 5.1.0, qu’en est-il d’autres formes typographiques régionales, voire nationales ?

Spoiler alert : il y a encore du travail.


  1. Jeanne Saliou, « La bolée de cristal – dessiner un caractère adapté à la lecture longue en breton », ANRT, 03/2025, 35 min (source)
  2. Xavier Dupré, « Région Bretagne » (source)
  3. Région Bretagne, « Charte graphique Région Bretagne – édition 2016 », 2016 (source PDF)
  4. Yann Riou, « Le k barré d’hier à aujourd’hui », association Lambaol, 1992 (source PDF)
  5. Julien Marchand, « Le k barré : la lettre interdite », Bikini, 63, 09-10/2023, p. 26-31 (source)
  6. Skritur, « Our project » (source)
  7. Yoan De Roeck, « L’immatriculation des chaloupes en Bretagne (1852-1914) – Approche typographique d’un phénomène d’épigraphie vernaculaire », theses.fr, depuis 2021 (source)
  8. Marc H. Smith, La véridique histoire de l’arobase, « Propos », École des chartes éditions, 2024 (source)
  9. Graphéine, « Projet d’identité visuelle pour la Ville de Biarritz », 06/04/2023 (source)
  10. Yann Linguinou, « Pitchoune » (source)
  11. Xavier Dandoy, « Recherches typographiques » (source)
  12. Bruno Bernard, « Munegascu, une typographie pour écrire la langue monégasque », 23/11/2024 (source)
  13. compart.com, « Unicode Character “Ꝃ” (U+A742) » & « Unicode Character “ꝃ” (U+A743) », (source & source)

Symboliser le handicap


J’ai récemment regardé la captation d’un live de la chaîne YouTube La tronche en biais intitulée « Maladies (et handicaps) invisibles ». Au delà de la thématique abordée et clairement évoquée dans le titre de ce live, j’y ai appris qu’en France, 80% des handicaps étaient des handicaps invisibles. Cela inclut entre autres des troubles physiologiques ou psychologiques qui ne sont pas marqués sur les fronts des personnes. Pourtant quand on pense handicap, on pense prioritairement à un handicap physique. D’ailleurs, la signalisation du handicap reflète ce biais, puisque l’on montre une personne en fauteuil roulant. On représente ainsi des personnes handicapées par un type d’handicap qui ne concerne donc qu’au maximum 20% de celles-ci. Pourquoi donc associer visuellement le handicap à ce qui n’est au final qu’une très faible portion de la réalité ?

Un pictogramme international du handicap ?

Le pictogramme du handicap que nous connaissons tous c’est celui intégré à la norme ISO 7001, norme contenant 177 symboles spécifiquement dédiée aux symboles d’informations publiques, parue en 1980, mais dont la dernière mise à jour date de 2023.

Le pictogramme ISA notant l’accessibilité à des personnes à mobilité réduite

Ce symbole, dessiné dans sa première version par Susanne Koefoed en 1968 montre un fauteuil roulant stylisé et vu de côté. Dans sa version finale ce symbole représente une personne assise dans une fauteuil roulant grâce à l’ajout par Karl Montan d’un cercle en haut du siège du dessin original. On passe ainsi d’un fauteuil vide à un fauteuil occupé par une personne. Ce pictogramme est officiellement nommé ISA : International Symbol of Access (Symbole international d’accès), indiquant un lieu dont l’accès a été facilité pour les personnes à mobilité réduite. Dans la norme, son code est AC001. AC pour la catégorie « Accessibility » et 001 pour son index, le premier de cette catégorie. Ce pictogramme n’est donc pas à proprement parlé un pictogramme montrant le handicap, mais un pictogramme évoquant la résolution d’une problématique particulière, liée aux handicaps : la difficulté de déplacement et d’accès à certains lieux.

Un handicapé n’est pas une personne passive

Quelques dizaines d’années plus tard, entre 2009 et 2011, Tim Ferguson Sauder, Sara Hendre et Brian Glenney développent The Accessible Icon Project, un projet visant à créer et promouvoir un nouveau symbole graphique pour l’ISA qui serait moins stigmatisant. En effet le symbole original, très stylisé, montre une personne handicapée statique, là où pour ce trio, il faudrait plutôt montrer que les personnes handicapées sont actives et capables de faire les propres choix, plutôt que d’êtres déplacées de façon passive, ajoutant à leur mise au banc de la société. Le pictogramme original, pourtant très spécifique, était donc devenu un symbole du handicap de façon générale.

L’ISA revisité par The Accessible Icon Project

Dans cette nouvelle version libre de droit et en accès public, on remarque d’abord l’impression de mouvement et d’énergie du personnage, tête en avant, bras en arrière pour faire avancer son fauteuil. Ce dernier n’est d’ailleurs quasiment plus visible, puisque seule sa roue est figurée. Le dossier qui avait été transfiguré en personne par l’ajout du cercle est complètement enlevé au profit du personnage bien plus identifiable et plus proche du design des autres figures humaines présentes dans la norme ISO 7001 d’ailleurs. Si cette proposition n’a pas été officiellement intégrée à la norme elle-même, elle a été largement adoptée par le biais de son correspondant dans la norme Unicode via l’emoji « ♿ » et ses variations graphiques dépendantes des différents constructeurs de services numériques (Twitter, Apple, Facebook, etc.). Fait intéressant également, le MoMA a intégré cette proposition à sa collection permanente en 2013 et l’a présenté entre 2014 et 2015 dans l’exposition A Collection of Ideas, signe de l’importance du projet.

Pour une signalisation des handicaps et de leurs réalités

Comme je le disais en tout début de ce texte, on ne représente via l’ISA qu’une très petite partie de la réalité du handicap. Dans la captation du live est ainsi évoquée ce que je disais précédemment : en France, 80% des handicaps sont invisible. Aussi, et suite à l’organisation en 2018 d’un groupe de travail piloté par Cardiogen & la Fava-multi est proposé un pictogramme représentant les handicaps invisibles.

La proposition de pictogramme pour les handicaps invisibles

Le pictogramme reprend le fond bleu déjà en place dans les autres éléments d’information de ce type, et montre une personne de face faisant un signe de salut de la main et dont l’ombre projetée montre une personne en fauteuil faisant elle aussi un signe de la main. Une évocation assez cohérente de l’idée que ce que l’on voit cache peut-être la réalité d’une situation personnelle plus complexe. L’idée de la personne en fauteuil roulant comme symbole universel du handicap est reprise.

Évidemment d’autres pictogrammes montrant d’autres formes d’handicap existent, y compris dans la norme ISO 7001. On peut citer par exemple des pictogramme indiquant l’accessibilité à des chiens guides, l’adaptation à des personnes malentendantes ou malvoyantes. Cependant ils me semblent avoir une empreinte visuelle moins forte auprès du public que celle de l’ISA, qui, comme déjà évoqué, est devenu un symbole général du handicap et qui a par la même occasion biaisé notre compréhension du handicap et de ses formes bien plus variées que ce symbole peut nous le laisser penser.

Les pictogrammes pour l’accessibilité aux chiens guides, une adaptation des services aux malentendants et aux malvoyants

On remarque via ces exemples successifs que le rapport à l’image du handicap a changé. Au départ le pictogramme ne devait que rendre visible des moyens facilitant l’accessibilité à des personnes à mobilité réduite, et en particulier les personnes en fauteuil roulant, de façon très pragmatique. Aujourd’hui la question de l’accessibilité est (censée être) acquise, aussi les problématiques se sont déplacées vers des questions plus profondes de la vision même du handicap. L’idée est de sortir du cliché de la personne dépendante, comme le montre le pictogramme du projet The Accessible Icon Project, ou du handicap comme étant forcément un marqueur physique visible, ce qui n’est pas le cas de la majorité des handicaps, comme déjà vu.

Développer des pictogrammes montrant la variété des atteintes et des troubles physiques et psychologiques, c’est leur donner une existence publique et les sortir de l’ombre d’une part, et faire en sorte que les personnes les subissant puissent vivre d’une façon plus digne d’autre part. Créer un pictogramme puis en proposer une nouvelle version ou y adjoindre des compléments c’est, par certains aspects, un processus politique et social.


  1. « ISO 7001 », wikipedia (source)
  2. ISO 7001:2023 – Symboles graphiques – Symboles destinés à l’information du public enregistrés, ISO, 02/2023 (source)
  3. « International Symbol of Access », wikipedia (source)
  4. Accessible Icon Project, Sara Hendren & Brian Glenny, accessibleicon.org (source)
  5. « Accessible Icon Project: overview », Tim Ferguson-Sauder (source)
  6. « Wheelchair symbol », emojipedia.org (source)
  7. « Création du pictogramme handicap invisible dans les maladies rares », rendrevisible.fr, 28/11/2018 (source)
  8. « Handicap invisible », APF France handicap (source)
  9. « Connaissez-vous les pictogrammes de personnes en situation de handicap ? », handinorme.com, version du 27/12/2021 (source)
  10. « Pictogrammes », dans la rubrique Culture et handicap, Ministère de la Culture, 11/03/2019 (source)

Des prélettres à l’écriture inclusive


Prélettres

En intégrant en 2013 l’ANRT, Éloïsa Pérez entame un travail qui se conclura par une thèse doctorale sur l’apprentissage de l’écriture par les enfants.

Dans ce cadre elle conçoit les prélettres, un ensemble de formes géométrique simples permettant aux enfants de se familiariser avec les figures qui, une fois assemblées, permettent d’écrire les lettres telles que nous les connaissons. Ce travail prend, entre autres, la forme de normographes dont on peut retirer certains éléments pour les combiner tels des puzzles, et utiliser les espaces vides comme guides de traçage au feutre, ce qui est l’utilité première du normographe. Comme précédemment dit, Il ne s’agit pas d’écrire des lettres à proprement parler, mais de s’initier au traçage de courbes, lignes et figures abstraites par une approche avant tout exploratoire et plastique. Les enfants sont libres d’expérimenter, de manipuler et de construire des formes à l’envie. L’apprentissage plus dirigé ne vient qu’ensuite.
Ce prélettres, comme leur nom l’indique, forment ainsi les prémisses de la formation des enfants à l’écriture en classe de maternelle, en permettant de les initier à la tenue d’un crayon, de tracer, de dessiner. En somme de développer leur cognition.

Après tout ne pourrait-on pas assimiler des lettres à des dessins conventionnés ? Des objets avant tout plastiques qu’il faut aborder en tant que tel.

Normographes

Les normographes sont un outil d’aisance pour le traçage de formes et dans de nombreux cas de lettres. Il n’y a qu’à suivre le tracé prédécoupé pour obtenir des signes au tracé régulier et précis, utile à qui n’est pas typographe, calligraphe ou peintre en lettres. Pensons par exemple aux caractères stencils, directement issus du mélange fructueux entre les normographes et les pochoirs, qui permettait de peindre rapidement et efficacement des lettres sur tous les supports.

un exemple de normographe, wikimedia

En ce sens le travail d’Éloïsa Pérez s’inscrit dans une continuité d’aide à l’écriture par la construction d’outil, les normographes étant une des voies possibles à explorer.

En droite lignée dans le champ du design, citons ainsi le système de Joseph Albers pour le Bauhaus, le Kombinations-Schrift, pensé entre 1926 et 1931, dont une plaque est conservée au MoMA et est visible ici. Pour les utilisateurs et les utilisatrices les plus avancées citons le PDU, pour Plaque découpée universelle, pensée par Joseph A. David en 1876 et qui permettait, pour peu que l’on sache correctement s’en servir, de tracer l’ensemble des lettres de l’alphabet latin : capitales et bas de casse, ainsi que les signes diacritique et les signes de ponctuation. Ce travail, redécouvert par Dries Wiewauters a d’ailleurs mené à la création d’une famille typographique issue de ce système et publiée en 2010 chez Colophon Foundry.

Normographes inclusifs

Quoi de plus normal donc, au vue de cet héritage que les questions contemporaines liées à l’écriture et la langue investisse une fois de plus cet outil.
Eugénie Bidaut, dans le cadre de son projet de recherche autour de l’écriture inclusive, développe un ensemble de caractères typographiques permettant d’explorer ces question. L’Adelphe Germinal, l’Adelphe Floréal et l’Adelphe Fructidor forment un trio typographique épicène, permettant d’expérimenter avec des outils typographiques le champ des possibles pour le développement d’une écriture (et par extension d’une langue) véritablement inclusive, objectif ultime de son travail de recherche entamé en 2020 à l’ANRT.
À l’occasion du workshop « No No Normo » sur l’écriture inclusive proposé par Bye Bye Binary en juillet 2021 lors du No No Fest, elle propose ainsi un normographe permettant de tracer certains des signes inclusifs développés pour l’Adelphe.

le normographe d’Eugénie Bidaut issu du workshop No No Normo, Eugénie Bidaut

La boucle est ainsi bouclée : quand Éloïsa Pérez facilite aux enfants l’apprentissage des bases de l’écriture, Joseph David donne un outil permettant d’écrire l’ensemble des signes nécessaires à la communication écrite et Eugénie Bidaut vient enfin questionner les normes et conventions de l’écriture actuelle.


  1. Éloïsa Pérez, eloisaperez.fr
  2. « L’écriture en jeu : à propos du travail d’Éloïsa Pérez », Thomas Huot-Marchand, 2018 (source)
  3. « L’Interview Timbrée - 24 - Éloïsa Pérez », Maison tangible, 5 octobre 2017 (source)
  4. « Trace-lettre », wikipedia (source)
  5. « Pochoir », wikipedia (source)
  6. PDU, Colophon Foundry (source)
  7. Josef Albers, Bauhaus Stencil Lettering System (Kombinations-Schrift), 1926-1931, MoMA (source)
  8. Eugénie Bidaut eugéniebidaut.eu
  9. « Langage épicène », wikipedia (source)
  10. No No Fest – festival des pratiques queer, Maison populaire, Montreuil (source)
  11. « Focus sur… la typographie inclusive avec Caroline Dath » , CNAP, 21 avril 2021 (source)
  12. typo-inclusive.net